Grand Angle sur le Jazz A Part Festival (Rouen – 17 au 24 mai 2014)

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Focus sur le disque « Sad And Beautiful » de Emler / Tchamitchian / Echampard

EmlerTchamitchianEchampard

Ce trio « issu », si l’on peut dire, du MegaOctet a pour lui l’avantage de la connivence. La maturité et l’assemblage, patiemment élaborés au fil des concerts, donnent ici sa cohérence à une musique hors du temps. On y retrouve l’énergie rock débridée et les thèmes fracassants du MegaOctet, le temps suspendu des solos d’Emler, la nostalgie lumineuse de l’univers de Tchamitchian, la précision classique d’Echampard. Et à chaque instant, cette force olympienne du silence. Un silence qui se glisse entre les notes, précède les attaques et ponctue les phrases. Un silence en or. (Matthieu Jouan / Citizen Jazz)

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3ème émission d’avril 2014 (du 14 au 20 avril 2014)

sad and beautiful

Focus sur le disque SAD AND BEAUTIFUL de EMLER / TCHAMITCHIAN / ECHAMPARD (Label La Buissonne 2013)

Ce trio « issu », si l’on peut dire, du MegaOctet a pour lui l’avantage de la connivence. La maturité et l’assemblage, patiemment élaborés au fil des concerts, donnent ici sa cohérence à une musique hors du temps. On y retrouve l’énergie rock débridée et les thèmes fracassants du MegaOctet, le temps suspendu des solos d’Emler, la nostalgie lumineuse de l’univers de Tchamitchian, la précision classique d’Echampard. Et à chaque instant, cette force olympienne du silence. Un silence qui se glisse entre les notes, précède les attaques et ponctue les phrases. Un silence en or. (Matthieu Jouan / Citizen Jazz)

ANNE HYTTA. DRAUMSYN (Carpe Diem records 2014)

Undrestille II – 2013 – 3’10’’

JOËLLE LEANDRE. NO COMMENT (Red Toucan 2001)

No Comment # 6 – 1995 – 4’50’’

BARRE PHILLIPS. PORTRAITS (Kadima Collective 2010)

I Told You So – 2001 – 6’00’’

CLAUDE TCHAMITCHIAN. ANOTHER CHILDHOOD (Emouvance 2010)

Raining Words – 2009 – 3’50’’

RAYMOND BONI & JOE McPHEE. VOICES AND DREAMS (Emouvance 2001)

Voices I – 2000 – 7’10’’

VIOLETA FERRER & RAYMOND BONI. FEDERICO GARCIA LORCA (Fou records 2014)

La Guitarra – 2011 – 1’10’’

VIOLETA FERRER & RAYMOND BONI. FEDERICO GARCIA LORCA (Fou records 2014)

Romance de la Luna Luna – 2011 – 2’10’’

EMLER / TCHAMITCHIAN / ECHAMPARD. SAD AND BEAUTIFUL (Label La Buissonne 2014)

Last Chance – 2013 – 2’10’’

EMLER / TCHAMITCHIAN / ECHAMPARD. SAD AND BEAUTIFUL (Label La Buissonne 2014)

Tee Time – 7’55’’

EMLER / TCHAMITCHIAN / ECHAMPARD. SAD AND BEAUTIFUL (Label La Buissonne 2014)

Second Chance – 2013 – 3’45’’

ANNE HYTTA. DRAUMSYN (Carpe Diem records 2014)

En Stille – 2013 – 1’45’’

 

Playlist du 15 février 2013

HISTOIRE ET ACTUALITÉ DU JAZZ + FOCUS SUR LE DISQUE « IN A SUGGESTIVE WAY » DE BRUNO TOCANNE

tocanne suggestive way

Quelques cordes

Claude TCHAMITCHIAN Quartet. Ways Out (Abalone 2012)

Lost By Yourself (3’25’’)

Raymond BONI & Joe McPHEE. Voices and Dreams (Emouvance 2001)

Voices I (7’10’’)

Raymond BONI Fortuna 21 Octet. Terronès Suite Andalouse (Blue Marge 2004)

Tiene Alma El Camino Del Tiempo (7’30’’)

Noël AKCHOTE. Buenaventura Durruti (Nato 1996)

Angels (from Guernica) (1’30’’)

Bernard SANTACRUZ. Lenox Avenue (Rude Awakening 2008)

White Horses (2’00’’)

Guillaume ROY. From Scratch (Emouvance 2013)

Mémoire Fictive (5’20’’)

Paul MOTIAN. Conception Vessel (ECM 1973)

Georgian Bay (7’25’’)

Focus sur le disque In a suggestive way de Bruno Tocanne

Bruno TOCANNE. In A Suggestive Way (IMR 2012)

Bruno Rubato (3’35’’)

Bruno TOCANNE. In A Suggestive Way (IMR 2012)

Firely (5’20’’)

Bruno TOCANNE. In A Suggestive Way (IMR 2012)

Frémissement (5’45’’)


Guillaume Roy / Vincent Courtois / Claude Tchamitchian – Amarco

d_amarcoGuillaume Roy / Vincent Courtois / Claude Tchamitchian
Amarco
Emouvance, 2011

Les disques Emouvance sont rares (un ou deux maximum paraissent chaque année) et sont reçus comme autant de bulletins de (bonne) santé de la musique créative d’aujourd’hui. Toujours, ils s’incarnent en de beaux objets au graphisme rêveur et aux textes poétiques éclairants. Souvent, ils s’articulent autour de la personnalité et la musique du contrebassiste Claude Tchamitchian, comme c’est le cas pour ce disque, dernier né du label, Amarco.

Amarco, cela pourrait être la fusion des termes latins amare et arco ; l’amour du jeu à l’archet, alors, peut-être. Amarcord n’est pas loin, du titre du film de Fellini qui empruntait au dialecte romagnol pour nous dire « je me souviens ». Des cordes frottées, donc, au service d’une musique non exempte d’une certaine nostalgie ? Oui, assurément, mais pas seulement.

Amarco, ce sont trois hommes et leurs instruments à cordes graves : Guillaume Roy à l’alto, Vincent Courtois au violoncelle et Claude Tchamitchian à la contrebasse. Depuis 2006, ces musiciens jouent ensemble et c’est la première fois que leur musique est enregistrée. Elle gardera cependant sa caractéristique première : fille de l’instant, elle sera totalement improvisée. Claude Tchamitchian de nous le confirmer : « Le choix du « total acoustique » et du « total improvisé » est vraiment voulu. La dimension magique de la formation en trio, la somme de nos expériences, l’envie d’inventer in situ des textures, des chants et/ou des architectures font de nous les éléments d’un orchestre constamment aléatoire, avec jubilation et sans tabous. »

L’écoute des trois premiers morceaux nous offre d’emblée deux certitudes : les climats créés par le trio seront sans cesse changeants et c’est un grand disque que nous avons là entre les mains. Les palais oubliés, tout d’abord, avec majesté et lenteur, gagne en intensité au fur et à mesure que les cordes seront pincées ou frottées avec plus d’assurance, de profondeur. Puis Amarco, où la mélodie s’affirme à travers les larges coups d’archet comme un lourd soleil percerait l’horizon. Champ contre champ, enfin, où alto et violoncelle tissent une toile ténue entre les attaques véloces des cordes pincées de la contrebasse. Ce n’est qu’un début, les huit morceaux à suivre sont autant de moments de grâce, captés par l’ingénieur du son Gérard de Haro, quatrième homme dans l’ombre et artisan fondamental du son du trio.

Et n’oublions pas : à l’intérieur du disque nous est offerte à nouveau (comme pour la précédente référence du label, Another Childhood de Claude Tchamitchian) la poésie symboliste d’Alain Bouvier. La musique du trio y est évoquée en un remarquable texte « Dans la gueule du loup ou le dernier homme », dont voici finalement quelques phrases : « (…) Elle allume des incendies, elle bâtit des refuges. Elle rêve tout haut de ses utopies d’une poésie aussi lumineuse et sidérante qu’une longue longue étendue de neige sans nulle trace de pas. Elle est une robe de mendiante en chiffons de couleur. Elle est un courant d’air pur qui nous offre asile. Elle est plaisir. Elle se jette dans la gueule du loup parce qu’elle va toujours là où ça se passe. (…) »

Allez l’y rejoindre, nul doute qu’elle s’y jette encore.

Claude Tchamitchian – Another Childhood

d_another-childhoodClaude Tchamitchian
Another Childhood
Emouvance, 2010

D’abord, Rainer Maria Rilke : « Une seule chose est nécessaire: la solitude. La grande solitude intérieure. Aller en soi-même, et ne rencontrer, des heures durant, personne – c’est à cela qu’il faut parvenir. Etre seul comme l’enfant est seul (…) »

« Another Childhood », disque de contrebasse solo de Claude Tchamitchian nous rappelle que le musicien, à l’instar de l’écrivain dans ses « Lettres à un Jeune Poète », avait lié enfance et solitude dans un opus précédent consigné en solo déjà : « Jeu d’Enfants », paru en 1993.

Si chez Tchamitchian l’enfance est marquée du sceau du monde intérieur, elle est aussi le temps de l’apprentissage de l’altérité et de l’apprentissage grâce à l’altérité.

Ainsi, l’exercice du solo offre un aller retour entre le moi et le monde, entre singularité et diversité. Cette ambivalence, Claude Tchamitchian l’incarne par l’utilisation de sa contrebasse en conférant à celle-ci une « dimension polyphonique », en la faisant sonner « de façon ample, orchestrale », nous dit-il lors de l’entretien donné à Anne Montaron et consigné dans le livret éclairant du disque.

Dans le livret toujours, on lira bien sûr les titres des 9 morceaux composant « Another Childhood », et chacun se trouve suivi d’une dédicace. Claude Tchamitchian rend hommage aux pairs influents : trois contrebassistes (Ralph Pena, Peter Kowald, Jean-François Jenny Clark) et un guitariste (Raymond Boni). Mais dédicaces sont aussi offertes aux proches, alors mentionnés par leur prénom suivi d’une pudique initiale.

« Haute Enfance », qui ouvre le disque, est traversé des réminiscences de mélodies populaires, orales, ancestrales, et les figures de grands musiciens traditionnels, signés par Claude Tchamitchian sur le label Emouvance, tels le joueur de doudouk Araïk Bartikian ou le joueur de kamantcha Gaguik Mouradian, semblent venir visiter la session.

Puis le disque se poursuivra en une alternance de pizzicatos véloces, agiles et aériens et d’arcos graves, amples et terriens.

Les passerelles continuent d’être jetées : après les recueillies racines arméniennes, la solennité de certains compositeurs du 20ème siècle, qui mirent au cœur de leur musique les sonorités basses et une certaine idée de la mélancolie, transparaît. On pense alors à l’univers hébraïque d’Ernest Bloch (suites pour violoncelle), aux accents slaves de Chostakovitch (quatuors à corde).

Et du jazz, bien sûr, Claude Tchamitchian cultive la pulsation vitale, la liberté de sortir des cadres et de tracer des routes inédites, des raccourcis comme de sinueux détours, de longues pauses contemplatives…

Claude Tchamitchian, en s’attachant au passé, fait surgir une musique mouvante et vivante, une musique de l’instant présent, nourrie et irriguée du long fleuve qui l’a charriée jusqu’à nous, forte de ses nombreuses confluences, tout en en étant déjà irrémédiablement séparée. Nous pourrions dire que ce disque fait preuve, ainsi, de modernité.

Rainer Maria Rilke, finalement : « Fussiez-vous dans une prison dont les murs ne laisseraient parvenir à vos sens aucune des rumeurs du monde, n’auriez-vous pas alors toujours votre enfance, cette délicieuse et royale richesse, ce trésor des souvenirs ? Tournez vers elle votre attention. Cherchez à faire resurgir les sensations englouties de ce vaste passé; votre personnalité s’affermira, votre solitude s’étendra pour devenir une demeure de douce lumière, loin de laquelle passera le bruit des autres. »

Claude Tchamitchian: Another Childhood (Emouvance)
Edition : 2010.
CD : 01/ Haute enfance 02/ Raining Words 03/ Désirs d’ailes 04/ Mémoire d’élégant 05/ Rire de soie 06/ Broken Hero 07/ Off the Road 08/ Doucement tranquillement… 09/ Les pas suspendus

Emouvant Tchamitchian !

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Vendredi 16 avril 2010

Grand Angle sur CLAUDE TCHAMITCHIAN (contrebasse, France)

Musiques pour la danse ou le théâtre, jazz qui puise dans les musiques ethniques ou contemporaines… Claude Tchamitchian est à la croisée des chemins, à la confluence des sources. Actif dans la sphère du jazz et des musiques improvisées depuis le début des années 80, fondateur du label Emouvance en 1994, Claude Tchamitchian est recherché par de nombreux musiciens à l’instar de Linda Sharrock, Marc Ducret, Dave Liebman ou encore Michel Portal. C’est aussi en solo que l’homme aime explorer les sonorités graves et profondes de sa contrebasse. C’est le cas dans son prochain disque, qui paraîtra fin mai (« Another Childhood », Emouvance), et qui sera ici présenté en avant première.