Joëlle Léandre & Jean-Luc Cappozzo – Live aux Instants Chavirés

d_instants-chaviresJoëlle Léandre & Jean-Luc Cappozzo
Live aux Instants Chavirés
Kadima Collective, 2009

Ce « Live aux Instants Chavirés » est un témoignage du concert que donnèrent en duo Joëlle Léandre et Jean-Luc Cappozzo dans le club de Montreuil le 26 février 2009. « Je crois que dans l’intimité de l’improvisation, qui est une musique naturelle et urgente, où tout se dit, le duo est l’ensemble parfait », nous confiait la contrebassiste Joëlle Léandre dans A voix basse. Et plus haut, dans ce même livre d’entretiens donnés à Franck Médioni, de déclarer : « Je ne crois pas beaucoup à la masse, je crois à l’intimité de l’écoute. Le duo est un art, c’est une conversation intime et profonde. »

A l’écoute de ce disque, les mots précités ressurgissent, inévitablement. Joëlle Léandre a raison : l’intimité et la profondeur, s’ils ne sont l’apanage de tout duo, le sont de celui-ci, à coup sûr, et des huit improvisations consignées ici.

La musique émerge du fonds des temps, comme d’une torpeur. La matière sonore semble se créer sous nos yeux, glaise malaxée ; contrebasse et bugle se cherchent, se manquent, pour se trouver enfin à mi temps du morceau qui ouvre cet album et ensuite cheminer ensemble. Ces deux là, qui se sont trouvés, ne se lâcheront plus, ou si, pour quelques échappées belles, à se courir après et mieux se retrouver.

Ce long blues liminaire, qui a du blues tout l’esprit et peu la lettre, pose le cadre. Intimité, et profondeur. En jazz, on exprime souvent sa voix intérieure en empruntant les accents de ses aînés, on ne se pose original que dans l’affection portée aux modèles. C’est ce que semble nous souffler Cappozzo, lorsqu’il cite « Good Bye Pork Pie Hat » de Charles Mingus (qui par là même rendait lui-même hommage à Lester Young). C’est ce que nous disent les deux musiciens lors du morceau ultime, qui tourne autour du spiritual « Sometimes I feel like a motherless child » sans jamais le saisir, qui offre au fantôme de ce chant ancestral une danse bien contemporaine.

Le blues premier et le spiritual salué embrassent une poignée de titres à l’intensité à chaque écoute saisissante, et lors desquels les deux musiciens offrent à leurs instruments la simple beauté des mélodies en même temps que l’exploration de tous leurs possibles.

Joëlle Léandre, Jean-Luc Cappozzo : Live aux Instants Chavirés (Kadima Collective / Instant Jazz)

Enregistrement : 26 février 2009. Edition : 2009.

CD : 01-08/ Instants Chavirés 1-8

La musique naturelle de Joe Morris

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Vendredi 18 juin 2010

GRAND ANGLE SUR LE CONTREBASSISTE ET GUITARISTE JOE MORRIS

Guitariste lumineux ou contrebassiste véloce, leader ou accompagnateur, toujours très attachée à la mélodie jusque dans ses projets les plus expérimentaux, « Joe Morris, qui joue une musique absolument honnête, intègre et “naturelle“, s’inscrit définitivement parmi les grands guitaristes, et musiciens, de notre époque. » (Thierry Giard, rédacteur du blog Culture Jazz)

Hommage à Siggy

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Vendredi 11 juin 2010

HOMMAGE A SIGGY – AUTOUR DU PIANISTE SIEGFRIED KESSLER

« Kessler au piano fut un musicien vertigineux : la coordination « main gauche-main droite » est si intime qu’aucune des deux mains n’accompagne véritablement l’autre – sa musique se croise dans un canevas autrement plus ouvert et nombreux, et son jeu, le plus souvent incitatif et percutant, aura librement phrasé « bop » dans des formes sorties de la musique écrite qu’il savait de par sa stricte formation classique et dont il écouta avec la plus vive attention les évolutions contemporaines. En Kessler, la musique occidentale et le bop auront conversé comme dans une rupture impossible (…) Un conflit essentiel se joue et s’écoute chez Kessler, un conflit qu’il n’aura eu de cesse d’endurer avec amour, colère, désespoir, mais joie aussi, toujours sans divorce ni conciliation. » Source : www.siegfriedkessler.com

La plongée de Zorn dans le hard bop!

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Vendredi 4 juin 2010: JOHN ZORN – (MORE) NEWS FOR LULU

La première partie de l’émission évoquera histoire et actualité du jazz puis consacrera sa deuxième moitié au projet News For Lulu du saxophoniste John Zorn.

Les projets News for Lulu (1988) et More News for Lulu (1992) incluent Zorn, Bill Frisell et George Lewis, et rendent hommage à des musiciens peu connus du hard bop, en offrant des  interprétations vigoureuses des compositions de Kenny Dorham, Sonny Clark, Freddie Redd et Hank Mobley. Ces deux disques ont récemment été réédités par le label Hatology.