Jacques Coursil, écho du « cri du monde »

100402_JaP_JacquesCoursil_fr

Vendredi 2 avril 2010

Histoire(s) et actualité du jazz + focus sur JACQUES COURSIL (trompette, France)

« La trompette, c’est un instrument pour entendre, c’est un porte-voix. Moi je parle de choses pour que les gens entendent, je joue les choses pour que les gens réentendent le bruit du monde. Je joue le cri du monde. Je ne l’ai pas inventé : je suis l’écho de ça. Et je pense que quand on entend le cri du monde, on se reconnaît assez bien dans ma musique. » Entre 1965 et 1975, Jacques Coursil vit et joue à New York, en pleine effervescence free jazz. Puis il se retire du monde de la musique pour revenir à ses autres passions : la linguistique et la poésie, et s’installe en Martinique. En 2005 il sort un disque en solo sur le label Tzadik. Les sorties de « Clameurs » (2007) puis « Trail of Tears » (2010) imposent Coursil comme une voix sans équivalent connu dans le monde du jazz !

The Roscoe Mitchell Art Ensemble – Congliptious

d_mitchellCongliptiousThe Roscoe Mitchell Art Ensemble
Congliptious
Nessa Records, 2009
Par Pierre Lemarchand

Philippe Carles compara un jour l’Art Ensemble of Chicago et son « instrumentarium » à un musée d’ethnomusicologie. Si alors nous arpentions les allées du musée de l’AEC, nous trouverions ce disque dans le pavillon dédié à sa préhistoire.

En effet, ce « Roscoe Mitchell Art Ensemble » est une première mouture de ce qui deviendra un an après (en 1969) l’Art Ensemble of Chicago. Ici, trois des cinq hommes de l’AEC sont en présence. Roscoe Mitchell, donc, accompagné de Lester Bowie et Malachi Favors. Quand il paraît en 1968 sur une galette de vinyle, ce disque se partage sur deux faces. Sur la première, les trois hommes offrent chacun une composition de leur cru, en solo. La deuxième face héberge une longue improvisation collective.

Ainsi, parce que Roscoe Mitchell conçoit son Ensemble comme la rencontre de personnalités singulières et comme l’alchimie résultant de cette rencontre, chacun se présente à l’auditeur, en un solo caractéristique de son propos et annonciateur de l’esprit qu’il insufflera dans le collectif qu’est l’Art Ensemble. C’est Malachi Favors qui débute, et son solo de contrebasse propose un musicien attaché à la tradition et gardien du rythme. Puis Roscoe Mitchell, seul au saxophone alto, en un beau moment d’abstraction, nous rappelle son plaisir à fouler des terres visitées habituellement dans la musique contemporaine. Enfin, le triptyque se referme avec le trompettiste Lester Bowie qui développe déjà un discours empli d’humour et d’extraversion et un indéniable art de la mise en scène.

Le long morceau qui occupe la deuxième face du disque plonge les trois hommes dans le grand chaudron de l’improvisation collective, accompagnés du batteur Robert Crowder. Malgré l’absence des deux compagnons qui les rejoindront un peu plus tard (Joseph Jarman et Don Moye), le son et l’esprit de l’Art Ensemble of Chicago sont déjà là : les « petits instruments » (introduits par Favors), la juxtaposition de séquences-climats plutôt que la cyclique apparition de chorus, les retours à des motifs mélodiques lumineux et des groove entraînants, pour ensuite mieux replonger dans des atmosphères méditatives ou exacerbées… Oui, tout est déjà là !

C’est donc un véritable document que nous avons ici, en même temps, rappelons-le !- qu’un superbe disque, conceptuel et charnel, traversé par une joie de jouer qui ne faillit jamais. Comme l’écrivait Terry Martin en Juin 1968, à la sortie du disque : « Vous entendrez beaucoup de choses dans cette musique : sobriété classique et fête dionysiaque, recueillement et tristesse en même temps que cynisme et joie (…) ».

Enfin, cette réédition CD nous offre deux morceaux inédits, courts, collectifs et énergiques, joués lors de cette même session, qui apparaissent comme une proposition de chaînon manquant et éclairant entre les musiques présentées sur chacune des originelles faces.

The Roscoe Mitchell Art Ensemble: Congliptious (Nessa Records)

Enregistrement: 1968. Edition: 2009.

CD: 01/ Tutankhamen 02/ TKHKE 03/ Jazz Death ? 04/ Carefree-take 3 05/ Tatas-Matoes 06/Congliptious / Old 07/ Carefree-take 1 08/ Carefree-take 2

Roscoe Mitchell: saxophones alto, soprano et basse ; flute ; gong ; petit instruments

Lester Bowie: trompette ; bugle ; percussions ; sirène ; gong ; petit instruments

Malachi Favors: contrebasse ; basse électrique ; gong ; petit instruments

Robert Crowder : batterie ; gong

Autour de Circum Disc

100326_JaP_CircumDisk_fr

Vendredi 26 mars 2010

Histoire(s) et actualité du jazz + focus sur le label CIRCUM-DISC

Circum est un collectif de musiciens de jazz basé à la Malterie à Lille, créé en 2000 pour promouvoir le jazz de création, qui travaille à l’organisation de concerts, la production et la création de spectacles , à l’animation d’ateliers musicaux et enfin la production discographique avec le label CIRCUM-DISC. Créé en 2004, le label veut présenter, sous un autre support que le concert, une musique nouvelle, aboutie, avec une véritable ligne artistique, tant du point de vue du son, de la musique que du graphisme.

Cette émission inclura la chronique « Les Instantanés » dédiée à ADAM RUDOLPH.

Alan Douglas et ses fleurs sauvages

100319_JaP_AlanDouglas_fr

Vendredi 19 mars 2010

Grand Angle sur le producteur ALAN DOUGLAS

La sortie du disque « Douglas on Blue Note », regroupant des enregistrements parus sous la houlette du producteur en 1962, est l’occasion de revenir sur le parcours de ce producteur, qui permit la naissance de chefs d’ouvres tels « Money Jungle » gravé par Ellington avec Charles Mingus et Max Roach, ou encore « Undercurrent », fruit de la rencontre entre le pianiste Bill Evans et le guitariste Jim Hall. Alan Douglas, c’est aussi l’homme qui produisit le triple album « Wild Flowers », saisissant témoignage du jazz libertaire qui naissait dans les lofts new yorkais au début des années 70.

Daniel Caux, le caravanier des musiques nomades

100312_JaP_DanielCaux_fr

Vendredi 12 mars 2010

Hommage à Daniel CAUX (musicologue, 1940-2008)

Les éditions de l’Eclat, en publiant Le silence, les couleurs du prisme et la mécanique du temps qui passe, ont rendu à Daniel Caux un très bel hommage. Cet important ouvrage regroupe ses textes éparpillés dans les nombreuses revues et quotidiens dans lesquels il a écrit pendant près de 40 ans. «Passeur de sons, caravanier des musiques nomades, il a porté jusqu’à nos oreilles la conque de ses découvertes enthousiastes. A l’occasion de la sortie de ce livre, et pour prolonger l’hommage, Jazz A Part s’emparera des écrits de Daniel Caux pour ré-explorer l’univers de grands jazzmen tels Sun Ra, Albert Ayler, David Murray, etc.

Cette émission inclura la chronique « Ladies sing the blues » consacrée à NINA SIMONE.

Michael Adkins : une vision personnelle du swing

100305_JaP_MichaelAdkins_fr

Vendredi 5 mars 2010

Histoire(s) et actualité du jazz + focus sur MICHAEL ADKINS (sax ténor, New-York, USA)

Avec deux disques à son actif en leader, dont le deuxième « Rotator » paru sur Hatology comprend l’immense Paul Motian à la batterie, Michael Adkins est assurément une des voix les plus singulières du saxophone aujourd’hui. Sa relative discrétion fait de lui, de plus, un musicien rare. Voici quelques mots écrits par Thierry Giard dans son blog Culture Jazz : « A l’ écart des écoles, des modes et des « courants », Michael Adkins a travaillé une sonorité ronde qui privilégie le médium. On pourra retrouver chez lui un peu de Rollins (première période) ou le côté flottant d’un Charles Lloyd mais c’est son phrasé qui interroge et retient l’attention, une manière originale de construire des phrases courtes, une vision personnelle du swing. »

Interview de Didier Lasserre

itw_didier-lasserreLa liste est longue des partenaires en compagnie desquels Didier Lasserre a déjà attesté de son bel art percussif (de Daunik Lazro à Jean-Luc Guionnet en passant par Abdelhaï Bennani ou Seijiro Murayama). Ces derniers temps, le batteur se montrait deux fois à la hauteur du bien que l’on pense de lui : en membre de Snus sur et puis de Free Unfold sur Ballades. Assez, donc, pour le passer à la question…

JAP >>> « Il y a quelques mois sortait sur le label Ayler Records « Ballades » de Free Unfold Trio. Pourriez vous évoquez la genèse, et l’enregistrement de ce disque?  »

DL >>> Après un premier disque enregistré en 2006 pour le label Amor fati, et quelques (très rares) concerts, le désir s’est fait sentir de continuer à avancer avec ce trio, et, pour Benjamin, en allant vers un approfondissement vers plus d’air, vers une musique plus « simple », sans précipitations, en laissant la musique arriver, tranquillement.

Rendez-vous fut donc pris chez Gaël Mevel et Caroline Lagouge, à la campagne, où un beau piano et une pièce pleine de silence (et aussi quelques oiseaux) nous attendaient. Nous avons enregistré ce que nous avions à dire, dans cette direction, sans chercher toutefois à « forcer » les silences, à se contenir par trop. Puis après ré-écoute, Benjamin, qui dés le départ voulait faire un disque (vinyle), fut très très enthousiaste, et après sélection, 28 minutes furent choisies. Le titre « Ballades » s’imposa tout seul. Une souscription fut lancée, à laquelle pas mal de personnes ont répondu, puis Stéphane Berland, le directeur d’Ayler records, après écoute chez Benjamin, décida également de produire le disque sous forme CD. Son ami Bernard Minier prit une photo du trio dans un jardin parisien, pour un clin d’oeil, sans prétention, à Blue Note et au trio d’Ornette Coleman. Fabrice Fuentes nous écrit les notes de pochette : depuis le début donc, beaucoup d’aide, de soutien, de compréhension, d’amitié avec cet enregistrement, nous somme très chanceux, merci à eux tous.

Le disque est donc sorti sous sa forme CD en décembre 2009, le vinyle, du fait de soucis techniques, a pris du retard, mais il doit arriver sous peu. Voilà. Somme toute, une belle aventure. J’en remercie encore chaleureusement mes deux compagnons de musique.

JAP >>> « Ballads est donc sorti sur Ayler Records, un label important pour vous car y sortirent également en 2009 trois autres disques sur les quels vous figurez. D’abord, le trio avec Benjamin Duboc et Abdelhaï Bennani « In Side », puis « Symphony for Old and New Dimensions » du groupe Nuts, et enfin « Snus » avec Joel Grip et Niklas Barno. Comment voyez- vous aujourd’hui la place du disque dans le monde de la musique, et plus particulièrement du free jazz et des musiques improvisées? Le disque compte beaucoup pour vous? »

DL >>> Pour des musiciens comme moi et malheureusement comme pour beaucoup d’autres, le disque, comme me le disait Benjamin Bondonneau, clarinettiste et ami, est presque le seul moyen de se faire entendre, vu les occasions peu nombreuses qui nous sont données de jouer. Le disque peut donc être un beau moyen d’exister, de faire vivre un projet, de lui donner vie parfois, de le « fixer » et le faire circuler. Et bien sûr, en tant que document « historique », et parfois bel objet, le disque a pu changer, sans exagérer, le cours de ma vie.

Je pense à certains disques d’Ayler, de Coltrane, de Jimmy Lyons, et tant d’autres. Alors, bien modestement, on est content d’amener sa toute petite pierre, rien de plus. Je pense toutefois souvent à ce que disais Jimmy Lyons justement, un de mes musiciens préféré : « Nous devrions être conscients du fait qu’il y a trop de disques, trop de répétitions… Toujours les mêmes disques (…) Tout le monde peut enregistrer, et cela peut être très dangereux. » Parfois je me dis que j’aurais mieux fait d’y penser un peu plus, à cette dernière phrase ! Mais bon, je n’ai pas de regrets pour l’instant, il y a des choses que je n’aime pas dans chaque disque que j’ai enregistré, mais des choses que j’aime aussi, et je sais que certains disques ont compté pour quelques personnes, alors ce n’est pas perdu. Est-ce suffisant ? Je ne sais pas…

On dit parfois qu’un disque est comme une photographie, plus ou moins retouchée : je dirai juste que l’on essaie que la photo soit bonne ; mais qu’est-ce qu’une bonne photo ? Encore quelque chose que je ne sais pas. En tous cas, il est vrai que certains labels, ou plus exactement les personnes qui les font vivre, ont été et sont toujours très importantes pour rendre compte de ce que j’essaye de dire, de ce que nous essayons de dire, comme Amor fati bien sûr et en premier lieu, et aussi maintenant Ayler records.

JAP >>> « Vous évoquez les influences majeures que semblent avoir été Jimmy Lyons, John Coltrane et Albert Ayler… Et du coté des batteurs, quelles musiciens pour vous influents citeriez-vous? »

DL >>> Le premier qui m’a touché était Kenny Clarke, le son qu’il avait aux balais… Puis Max Roach, capable seul de créer une véritable musique, une vraie poésie. Que j’ai retrouvé ensuite chez Elvin Jones, les mailloches de « The drum thing » avec Coltrane & Garrison, cela m’a ému au plus haut point. De même que le Rashied Ali d’ « Intersteller space », quelque chose qui allait au delà de l’instrument, que l’on finissait par oublier. Puis Sunny Murray, celui de « Spiritual Unity », de « Witches & Devils » et « Jump Up », c’était tout simplement « autre chose » qui se passait, musicalement, socialement. Je me disais en écoutant ça, que tout restait possible. Mais beaucoup d’autres ont compté, le jeune Tony Williams, Laurence Cook (un grand oublié) Louis Moholo (un concert à New York avec Oliver Lake où tout était suggéré, doucement, mais avec une grande force) Paul Lytton (une des plus belles choses que j’ai entendu en direct), Paul Motian, Ed Blackwell, Sam Woodyard, Tom Price, Tony Oxley, Seijiro Murayama, Makoto Sato, (j’adore quand il joue doucement aux balais & mailloches)… Et puis la percussion et la musique traditionnelle coréenne, japonaise, tibétaine. Et puis le silence, et les sons de la nature.

JAP >>> « La découverte de la batterie, l’envie d’en jouer, comment tout ça est venu? »

DL >>> Au départ, la batterie était un moyen pour moi d’échapper à l’ennui, à l’ennui social. J’avais 16 ans. C’était un instrument à ma portée, moi qui ne savait rien de la musique, cela me semblait moins difficile que le reste (j’avais tort !) Puis en découvrant le jazz & le free, je me suis dit qu’il fallait que j’essaye, moi aussi, modestement, de trouver cet « autre chose » à vivre, de repousser un peu les contraintes sociales, auxquelles on n’échappe malheureusement pas. Tous ces grands musiciens écoutés jour après jour me confortaient dans l’idée que l’on pouvait être soi-même, et s’y tenir, même si tout était fait pour être découragé, et lâcher prise. On s’engage alors sur une route, longue, parfois difficile (sans se plaindre, c’est une chance inouïe que de pouvoir jouer) mais belle, je l’espère tout du moins pour ceux et celles qui écoutent !

JAP >>> « Nous avons évoqué quelques uns de vos projets collectifs… Mais ce qui caractérise votre démarche, et le rapport que vous entretenez à la batterie, c’est aussi d’une part l’exercice en solo, et d’autre part, les passerelles lancées avec la peinture, la poésie, la danse, le super8, la sculpture, la photographie…. »

DL >>> Le solo, en tant qu’auditeur de musique, a toujours été pour moi une situation très touchante : un être humain et son instrument… J’ai des souvenirs très forts de solos, notamment à New York en 2001, Malachi Favors à la contrebasse. J’ai toujours eu l’impression que c’est à cette occasion que l’on entend un musicien être le plus lui-même. Comme l’écrivait Robert Motherwell, peintre, « c’est le travail effectué dans un mode d’expression particulier par une personne qui a vécu une expérience »… J’aime bien cette phrase. Mais bien sûr c’est très risqué aussi, on n’a certes pas la « contrainte » du chemin de l’autre, mais on n’a pas son aide, sa générosité, tout ce qui peut faire la beauté d’un travail collectif… Seul, c’est aussi l’occasion, douloureuse parfois, de se dire : qu’est-ce que j’ai à dire ? Mais des auditeurs sont là parfois, ils donnent de l’énergie, le lieu où l’on joue aussi, et son propre instrument, qu’il faut certainement laisser nous « nourrir ». En tous cas il y a deux ans il a fallu que je mette ça dans un disque, après pas mal d’essais, de recherches, de difficultés. Il y avait une forme qui revenait, donnée je crois par les caractéristiques sonores de l’instrument lui-même, il y avait des choses que je ne pouvais m’empêcher de jouer, il a fallu les fixer pour pouvoir les dépasser. Aujourd’hui je continue, dans une forme qui se précise de plus en plus, comme si elle s’imposait à moi : je la laisse donc venir.

Quant aux passerelles avec les autres arts, c’est bien sûr nourrissant, même si les occasions de travail véritable sont rares. Chaque discipline a sa « matière propre » et l’équilibre est difficile à trouver avec la musique, il faut transformer ça en une matière commune… Certaines images de Tarkovski m’ont beaucoup aidé, certains poèmes aussi, comme ceux de Tristan Tzara pour ce disque enregistré seul. Travailler régulièrement avec Ly Thanh Tiên dans le domaine de la danse (sur les écrits d’Antonin Artaud) et le travail avec les films super 8 d’Hélène Paulais également (j’espère qu’un jour on découvrira enfin son travail, magnifique). D’une manière générale je recherche la poésie même si je sais bien que c’est un terme assez général et que tout le monde met ce qu’il veut là-dedans.

JAP >>> « A quelqu’un qui ne connaîtrait pas votre musique, et qui vous demanderait de la décrire, que lui répondriez vous?  »

DL >>> Je dirais simplement que ma musique, et ma façon de jouer, vise à une certaine poésie, à un rapport poétique au monde, et à mon instrument aussi (qui n’est pas considéré par beaucoup comme un instrument capable de générer ce type de rapport).
Je dirais aussi que, même venant du free-jazz (et je reconnais bien modestement tout ce que je dois à ce courant musical) ma musique tente d’être tout simplement ce que je suis, et j’essaye, à travers elle, de vivre « autre chose ». Et comme le disais Robert Motherwell que je cite ici à nouveau, « j’accorde de la valeur à la chaleur humaine », je veux dire aussi par là que ce que je joue, je l’espère, pourrait être entendu par n’importe qui, n’importe qui qui veuille s’en donner la peine.