Le jeu expressionniste de Charles Lloyd

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Vendredi  26 février 2010

Grand Angle: CHARLES LLOYD (Saxophone et flûte, Santa Barbara, USA)

« Chaleureuse, colorée et expressionniste, la musique de Charles Lloyd (…) se situe à la croisée du free jazz et d’une musique lyrique issue du répertoire folklorique. Avec un jeu très extraverti, Lloyd se reconnaît à un vibrato très ample, un phrasé irrégulier qui fait la part belle aux échappées vers le suraigu et à la recherche de notes artificielles sur le ténor et la flûte, et, plus largement, à sa faculté de tisser un climat passionnel grâce à un ostinato exacerbé. » Christian Gauffre.

Old and New Dreams… ou les lendemains qui chantent

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Vendredi 19 février 2010

Autour du groupe OLD AND NEW DREAMS (1976-1987, USA)

Don Cherry, Dewey Redman, Charlie Haden et Ed Blackwell sont les quatre hommes de ce groupe qui enregistra quatre disques, dont deux “live”, et qui fut placé sous le double sceau de l’engagement militant et de la fidélité à l’univers de Ornette Coleman. « Quand les compagnons privilégiés d’Ornette Coleman se retrouvent pour rêver ensemble aux musiques des lendemains communautaires. (…) Le ton est chez eux à la célébration, à la volonté de ne pas laisser mourir la miraculeuse effervescence des années 60, du côté des nouvelles formes qu’elle dépensait comme de celui des liens qu’elle entretenait, déterminée, à la préoccupation sociale. » Christian Tarting.

Makoto Sato ou la délicatesse du toucher

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Vendredi 12 février 2010

Histoire(s) et actualité du jazz + focus sur MAKOTO SATO (Batterie, Paris, France)

Jean-Marc Foussat, son partenaire dans l’orchestre « Marteau Rouge » évoque à son sujet « la percussion comme point vital d’expression d’une vie aux mille facettes ». Outre Marteau Rouge (dont le 3ème homme est Jean-François Pauvros), on retrouve Makoto Sato aux côtés de musiciens tels Don Cherry, Itaru Oki, Joe Mc Phee, Maki Nakano, Raymond Boni, Alan Silva…

Toujours selon son ami Jean-Marc Foussat, il convient de saluer chez ce grand batteur « sa sureté de geste, la délicatesse du toucher, la solidité d’un jeu rythmiquement très personnel »…

Free Unfold Trio – Ballades

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Ballades
Ayler Records, 2009.
Par Pierre Lemarchand

Ici, c’est l’air que l’on joue. La nature, et ses quatre éléments, ont beaucoup été célébrés dans le (free) jazz, avec comme acmé l’art développé par le regretté Revolutionary Ensemble. Car alors, et toujours aujourd’hui, la référence à la nature, comme beauté née du miracle et du hasard, semble proposer une alternative à un jazz trop préoccupé de ses codes et sclérosé à force d’y souscrire.

L’air est, des quatre éléments naturels, celui qui anime ce disque. Mais ici, pas de tempête, ni de vent fort, mais plutôt un souffle léger, une brise qui parcourt le disque de bout en bout, du premier au dernier mouvement de cymbale, une brise discrète, oui, de celles qui font tournoyer les plumes, voleter les poussières, onduler les herbes, frémir les cours d’eau. Les instruments sont ainsi joués, comme effleurés par accident ; l’air semble choquer l’un d’eux, le faire résonner, et ainsi entraîner le chant des deux autres.

Car entre les trois musiciens (Didier Lasserre à la batterie, Benjamin Duboc à la contrebasse et Jobic Le Masson au piano), un courant (d’air) passe. Ils se font passeurs d’une voix naturelle qui donne à la musique le double caractère de l’aléa et de la nécessité.

La pochette du disque est un clin d’œil à un album d’Ornette Coleman (père d’une rencontre historique entre jazz et liberté), témoignage d’un concert donné à Stockholm en 1965 et intitulé Live at Golden Circle. Sur les deux pochettes, on retrouve trois hommes, regardant dans trois directions différentes, mais serrés les uns contre les autres dans un décor naturel avec en arrière fond des arbres. Mais si chez Coleman l’impression visée était celle de l’exotisme et du décalage, la photo utilisée pour ce disque du Unfold Trio corrobore au contraire son propos, va dans le sens de la musique : trois hommes en pleine nature, qui semblent surgir d’elle tels les arbres, le soleil et l’herbe, et tel le vent que l’on devine.

Revenons au Revolutionary Ensemble et à son contrebassiste Sirone, qui écrivait : « Je ressens que nous, le Revolutionary Ensemble, sommes les interprètes de la Musique de la Nature. Nous pensons que chaque chose sur Terre contribue à son harmonie. Les arbres balancent joyeusement leurs branches en rythme avec le vent. Le son de la mer, le murmure de l’air, le sifflement du vent qui s’engouffre entre les rochers, les collines et les montagnes. Et le fracas du tonnerre et les éclairs, l’harmonie entre le Soleil et la Lune, le mouvement des étoiles et des planètes, l’éclosion des fleurs, la tombée des feuilles, l’alternance régulière du matin, du midi, du soir et de la nuit ! Tout révèle au voyant et à l’auditeur la musique de la nature. »

Trois mois après l’enregistrement de Ballads s’éteignait Sirone, dont le dernier souffle a certainement cheminé pour venir planer sur cette très belle session.

Free Unfold Trio: Ballades (Ayler Records)

Enregistrement: 2009. Edition: 2009.

CD: 1-2/ Au depart les oiseaux puis 3-4/ Seulement l’air

Jobic Le Masson – Piano

Didier Lasserre – Batterie

Benjamin Duboc – Contrebasse

La singulière universalité de Hélène Breschand

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Vendredi 5 février

Hsitoire(s) et actualité du jazz + Focus sur HELENE BRESCHAND (Harpe)

« D’une grande force méditative et d’une richesse musicale nourrie à des sources très diverses, la musique d’Hélène Breschand parvient à faire oublier la spécificité de son instrument pour atteindre à une singulière universalité du fait musical . » Romaric Gergorin (revue Mouvement)

Outre l’évocation de son duo avec Jean-François Pauvros paru en 2005, et de son passionnant disque solo « Le goût du sel » paru en 2006 sur le label D’Autres Cordes, nous entendrons un extrait de son disque à paraître en 2010 en duo avec Sylvain Kassap.