Focus sur le disque « Mukashi » de Abdullah Ibrahim

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Cette année, Abdullah Ibrahim (que l’on appelait il y a très très longtemps Dollar Brand) aura 80 ans. Ce pianiste, également flûtiste et saxophoniste soprano, n’a pourtant pas encore tout dit. Depuis quelques années il sort de beaux disques sur le label allemand Intuition. Du dernier en date, Mukashi, Philippe Méziat put écrire : « Cette musique a conservé une force peu commune, et s’instille dans votre vie de façon à y laisser quelque chose d’indélébile. En même temps, elle ne s’impose par aucune tentation virtuose ou grandiloquente. »

 

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La playlist

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3ème émission de mars 2014 (du 17 au 23 mars 2014)

mukashi

Focus sur le disque MUKASHI de ABDULLAH IBRAHIM (Intuition 2013)

Cette année, Abdullah Ibrahim (que l’on appelait il y a très très longtemps Dollar Brand) aura 80 ans. Ce pianiste, également flûtiste et saxophoniste soprano, n’a pourtant pas encore tout dit. Depuis quelques années il sort de beaux disques sur le label allemand Intuition. Du dernier en date, Mukashi, Philippe Méziat put écrire : « Cette musique a conservé une force peu commune, et s’instille dans votre vie de façon à y laisser quelque chose d’indélébile. En même temps, elle ne s’impose par aucune tentation virtuose ou grandiloquente. »

 

DOLLAR BRAND DUO. GOOD NEWS FROM AFRICA (Enja 1973)
Msunduza – 4’30’’
ARCHIE SHEPP & DOLLAR BRAND. DUET (Denon 1978)
Left Alone – 7’55’’
ABDULLAH IBRAHIM – JOHNNY DYANI. ECHOES FROM AFRICA (Enja 1979)
Saud – 5’35’’
ABDULLAH IBRAHIM. BANYANA (Enja 1976)
Ishmael – 6’10’’
ABDULLAH IBRAHIM & WDR BIG BAND COLOGNE. BOMBELLA (Intuition 2009)
For Lawrence Brown (Remembrance) – 2’50’’
ABDULLAH IBRAHIM & EKAYA. SOTHO BLUE (Intuition 2010)
Calypso Minor – 6’20’’
ABDULLAH IBRAHIM. MUKASHI (Intuition 2013)
Mukashi – 0’55’’
ABDULLAH IBRAHIM. MUKASHI (Intuition 2013)
Mississippi – 4’35’’
ABDULLAH IBRAHIM. MUKASHI (Intuition 2013)
Serenity – 3’55’’
ABDULLAH IBRAHIM. MUKASHI (Intuition 2013)
Essence (Ishmael) – 2’10’’

Playlist du 12 avril 2013

LES 4 ÉLÉMENTS – FIRE

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JOE HENDERSON feat. ALICE COLTRANE. THE ELEMENTS (Milestone 1973)

Fire – 11’00’’

ARCHIE SHEPP. FIRE MUSIC (Impulse! 1965)

Malcolm, Semper Malcolm – 5’00’’

STEVE SWELL’S FIRE INTO MUSIC.

SWIMMING IN A GALAXY OF GOODNESS AND SORROW (Rogue Art 2007)

Planet Hopping On A Thursday Afternoon – 8’40’’

JOËLLE LEANDRE & INDIA COOKE. FIREDANCE (Red Toucan 2005)

Firedance 1 – 4’05’’

MAL WALDRON with ERIC DOLPHY and BOOKER ERVIN.

THE QUEST (Prestige 1961)

Fire Waltz – 7’55’’

CHARLES MINGUS. OH YEAH (Atlantic 1962)

Oh Lord Don’t Let Them Drop That Atomic Bomb On Me – 5’40’’

JOSEPH TAWADROS. THE HOUR OF SEPARATION (Enja 2010)

Phoenix – 4’10’’

ABDULLAH IBRAHIM & JOHNNY DYANI.

Lakutshonilanga (When The Sun Sets) – 3’35’’

Playlist du 14 septembre 2012

MI0001457439

MASSIMO DE MATTIA « BLACK NOVEL » (Rudi records 2012)

Hieronymus – 2011 – 6’45’’

DANIEL SCHLÄPPI & MARC COPLAND « ESSENTIALS » (Catwalk 2012)

Essentials 3 – 2010 – 3’25’’

DANIEL SCHLÄPPI & MARC COPLAND « ESSENTIALS » (Catwalk 2012)

Things ain’t what they used to be – 2010 – 5’55’’

DUKE ELLINGTON “MONEY JUNGLE” (United Artists 1963)

Fleurette Africaine (African Flower) – 1962 – 3’30’’

MAL WALDRON TRIO “BLOOD AND GUTS” (Futura 1970)

La Petite Africaine – 1970 – 10’55’’

MAL WALDRON TRIO “BLOOD AND GUTS” (Futura 1970)

Down At Gill’s – 1970 – 10’45’’

JOHNNY DYANI & MAL WALDRON “SOME JIVE ASS BOER” (Jazz Unité 2001)

Safari – 1981 – 6’05’’


Johhny Dyani & Mal Waldron « Live at Jazz Unité »

Johnny DYANI / Mal WALDRON duo

Live at Jazz Unité – Some Jive Ass Boer

Jazz Unité, 1981

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Le 16 avril 1981, dans le club alors tenu par le producteur Gérard Terronès et sis près de la Défense à Paris, jouèrent ensemble Johnny Dyani et Mal Waldron.

Soient deux grands musiciens porteurs d’un morceau de l’histoire de ce jazz frondeur et rebelle que l’on n’entendait plus beaucoup à cette époque là, plutôt encline à tendre l’oreille vers les bégaiements insipides du revival bop.

Soient deux hommes exilés ayant trouvé en l’Europe cette Terre des possibles, une terre où leur musique, le jazz, pouvait sans renier ses racines africaines-américaines devenir un langage universel.

D’un côté, Malcolm Earl Waldron, pianiste, qu’on rencontra aux côtés de Eric Dolphy et de Charles Mingus, compagnon des crépuscules de Billie Holiday et de Steve Lacy dès l’aurore, qui semblait savoir tout jouer mais jamais rien mieux que ses notes hypnotiques,  jusqu’à l’infini répétées. Waldron qui s’installera en Europe (en Allemagne d’abord, en Belgique ensuite) pour fuir une Amérique qui résonnait trop avec son désordre intime.

De l’autre, Johnny Mbizo Dyani, contrebassiste, compagnon de Chris McGregor, Don Cherry ou encore David Murray, qui avait fui le régime de l’Apartheid de son pays natal pour finir par s’installer en Scandinavie. Dyani, le contrebassiste au son épais qui savait aussi voler, le gardien d’un rythme implacable et solaire.

Tous deux ce jour là tracent de nouvelles voies en vieille terre blues, créent une nouvelle cartographie de l’improvisation, où le piano est percussion, la contrebasse chant profond.

Bien sûr l’Afrique tient une place de choix et, si boussole il y a, c’est bien là qu’elle prend repère : l’Afrique des grands espaces (la majesté tout en langueur de « Safari »), l’Afrique de l’Apartheid et des droits bafoués (« Blues for Mandela », ou la synthèse clairement faite des traditions musicales africaines et afro-américaines), l’Afrique de la pulsation et des rythmes (« Makulu – Kalahari »).

Mais bien au-delà de cette africanité partagée, et de cette conscience forcément politique de leurs racines communes, les deux hommes décident de tourner le dos à toute fusion attendue. Les territoires ne sont nulle part référencés et les lambeaux de stride, les poussières de gospel, les petits cailloux de boogie essaiment la piste de ce grand disque de jazz libéré.