4ème émission de mars 2014

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Focus sur le disque ST JAMES INFIRMARY de BENJAMIN DUBOC (Improvising Beings 2014)

En avril 2013, à Bignac, dans l’église Saint Martin, Benjamin Duboc jouait deux longs morceaux de 20 minutes, tels deux poumons qui inspirèrent / expirèrent la belle respiration du jazz. Le traditionnel Saint James Infirmary Blues, que popularisait Armstrong à la fin des années 20 précède Saint-Martin, composition de Benjamin Duboc lui-même. Du blues joué aux Etats Unis il y a un siècle à ce qui se joue ici et maintenant sous les doigts de Duboc, il n’y a qu’un souffle.

 

FRANCOIS LEMONNIER & RAPAHAËL LEMONNIER. COME AGAIN (Blue Marge 2013)

Saint James Infirmary Blues – 5’25’’

BENJAMIN DUBOC. ST. JAMES INFIRMARY (Improvising Beings 2014)

St. James Infirmary Blues – 20’05’’

BENJAMIN DUBOC & ITARU OKI. NOBUSIKO (Improvising Beings 2010)

Yamabusi – 3’30’’

ITARU OKI. CHORUI ZUKAN (Improvising Beings 2014)

‘Round Midnight – 3’25’’

DAUNIK LAZRO & JOËLLE LEANDRE. HASPARREN (NoBusiness records 2014)

Hasparren I – 4’55’’

JOËLLE LEANDRE. LIVE IN ISRAEL (Kadima Collective 2008)

Duo with Sameer Makhoul – 8’10’’

 

4ème émission d’octobre 2013

Photo de Appoline Nur Goni Lasserre

Photo de Appoline Nur Goni Lasserre

GRAND ANGLE SUR LE PERCUSSIONNISTE DIDIER LASSERRE

Une fois qu’on a croisé la route de la musique de Didier Lasserre, celle-ci ne vous lâche plus. Et chaque parution de disque devient un moment attendu et un privilège rare. C’est le cas, bien sûr, pour La Mémoire, parenthèse musicale offerte loin des fracas du monde, respiration poétique fragilement échappée, délicatement frappée et frottée par Didier Lasserre seul à la batterie ancienne. La Mémoire sera le fil de cette heure d’un Jazz A Part dédié au rare Didier Lasserre.


Didier LASSERRE. LES NERFS SONT SILENCES (Petit Label 2008)

Les nerfs sont silences (extrait – 50 »)

Sylvain GUERINEAU – Didier LASSERRE – Jean ROUGIER. LIGNE (Improvising Beings 2012)

Cime et abime sur la même ligne III (8’25 »)

Didier LASSERRE. LA MEMOIRE (Entre deux points 2013)

La mémoire (extrait 4’50 »)

John COLTRANE. CRESCENT (Impulse! 1965)

The drum thing (7’20 »)

Benat ACHIARY & Didier LASSERRE. HORD CIEL (Amor Fati 2011)

I (extrait 4’30 »)

Benjamin DUBOC. PRIMARE CANTUS (Ayler records 2011)

Disc 2 – IV (2’05 »)

Didier LASSERRE. LA MEMOIRE (Entre deux points 2013)

La mémoire (extrait 3’00 »)

Didier LASSERRE. SUR QUELQUES SURFACES VACANTES (Entre deux points 2010)

Surface IV (extrait 2’30 »)

Ronnie Lynn PATTERSON & Didier LASSERRE. THE GERNIKA SUITE (Amor Fati 2006)

VII (extrait 4’20 »)

Didier LASSERRE. LA MEMOIRE (Entre deux points 2013)

Signe (extrait 2’00 »)

Playlist du 17 mai 2013

PROGRAMMATION DU 3ème JAZZ A PART FESTIVAL

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JEUDI 23 MAI // 20H30 // ABBATIALE SAINT- OUEN // ROUEN

DIDIER PETIT (violoncelle solo)

>>> LA TOUR DE BABEL (Didier Petit. Don’t Explain. Buda Musique 2009) – 4’00’’

SAMEDI 25 MAI // 20H00 // CINEMA OMNIA REPUBLIQUE // ROUEN

STEPHAN OLIVA (piano solo)

suivi de la projection de VERTIGO (Sueurs froides, Alfred Hitchcock, 1958)

>>> VERTIGO SUITE (Stéphan Oliva. Lives Of Bernard Herrmann. SansBruit 2010) – 15’40’’

JEUDI 30 MAI // 20H30 // CLUB LE 106 // ROUEN

FAMOUDOU DON MOYE – SONNY SIMMONS DUO

Famoudou Don Moye (batterie et percussions) / Sonny Simmons (saxophone alto et cor anglais)

>>> SANGAREDI (Art Ensemble Of Chicago. Tribute To Lester. ECM 2003) – 7’40’’

>>> CONGO CALL (Prince Lasha Quintet feat. Sonny Simmons. The Cry!. Contemporary 1962) – 5’05’’

JACQUES COURSIL TRIO

Jacques Coursil (trompette) / Benjamin Duboc (contrebasse) / Didier Lasserre (batterie)

>>> TAGALOO GEORGIA (Jacques Coursil. Trail Of Tears. Emarcy 2010) – 4’45’’

VENDREDI 31 MAI // 18H00 // GALERIE PHOTO DU PÔLE IMAGE// ROUEN

DIDIER LASSERRE (cymbale et tambour – solo)

>>> AU DÉPART, LES OISEAUX (Free Unfold Trio. Ballades. Ayler Records 2009)  - 7’50’’

Jazz A Part Festival – Rouen – 23 au 31 mai 2013

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>>> JEUDI 23 MAI 2013 – ABBATIALE SAINT OUEN – Rouen – 10 €

Concert de DIDIER PETIT (violoncelle solo)

>>> SAMEDI 25 MAI 2013 à 20H00- Cinéma OMNIA – Rouen – 10 €

Concert  de STEPHAN OLIVA (piano solo)

suivi de la projection de VERTIGO (Sueurs froides, Alfred Hitchcock, 1958)

>>> JEUDI 30 MAI 2013 à 20H30 -  LE 106 – Rouen – 17 €

FAMOUDOU DON MOYE – SONNY SIMMONS DUO

Famoudou Don Moye (batterie et percussions) / Sonny Simmons (saxophone alto et cor anglais)

JACQUES COURSIL TRIO

Jacques Coursil (trompette) / Benjamin Duboc (contrebasse) / Didier Lasserre (batterie)

>>> VENDREDI 31 MAI 2013 à 18H00- Galerie photo du Pôle Image  – Rouen – Entrée libre

Concert de DIDIER LASSERRE (cymbale et tambour – solo)

Playlsit du 30 novembre 2012

GRAND ANGLE SUR LE LABEL IMPROVISING BEINGS

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BENJAMIN DUBOC & ITARU OKI. NOBUSIKO (IB01 / 2010)

Yamabusi – 2009 – 3’30’’

SONNY SIMMONS & DELPHINE LATIL.

SYMPHONY OF THE PEACOCKS (IB04 / 2011)

The blues of what it is – 2010 – 11’10’’

SONNY SIMONS & FRANCOIS TUSQUES. NEAR THE OASIS (IB10 / 2011)

Near the oasis – 2011 – 8’05’’

FRANCOIS TUSQUES & NOEL McGHIE. TOPOLITOLOGIE (IB02 / 2010)

Sérénité – 2010 – 4’05’’

BENJAMIN DUBOC & ITARU OKI. NOBUSIKO (IB01 / 2010)

Shykuendo – 2009 – 3’10’’

MARIO RECHTERN & ERIC ZINMAN. ZORN (IB07 / 2011)

A pompe funèbre for the divorcée – 2007-08 – 4’25’’

SYLVAIN GUERINEAU – DIDIER LASSERRE – JEAN ROUGIER.

LIGNE  (IB12 / 2012)

Cime et abîme sur la même ligne ƒ – 2011 – 8’25’’

BENJAMIN DUBOC & ITARU OKI. NOBUSIKO (IB01 / 2010)

Rindo – 2009 – 3’20’’


Benjamin Duboc « Primare Cantus »

Benjamin Duboc

Primare Cantus

Ayler Records 2011

Benjamin Duboc pirmare cantus

A Benjamin Duboc, artiste régulier du label, Ayler Records offre la belle opportunité de développer ses conceptions musicales sur la longueur. Primare Cantus se présente donc en un coffret de trois disques, chacun présentant le contrebassiste en contextes différents.

D’abord, il faut souligner l’ambition du projet et sa belle démesure. Ensuite, déjà dire que le résultat est impressionnant, pour qui choisira de s’attarder en compagnie d’une musique qui ne s’offre qu’à l’auditeur qui s’y plonge totalement. Cette immersion en eaux profondes commence doucement, progressivement, en une longue pièce à la contrebasse solo, Primare Cantus, qui occupe tout le disque premier, et qui donnera son nom à l’’ensemble du projet.

La respiration, le battement, le souffle de la contrebasse dans cette première et longue pièce captive tout le long de ses 42 minutes en un voyage presque immobile. La musique y est jouée sur le cordier de la contrebasse, à l’archet, et explore ainsi le registre le plus grave de cet instrument grave. Elle se déplace lentement, par infimes variations, par petites touches qui créent un sentiment d’engourdissement et de fascination.

Sur le second disque, la contrebasse de Duboc, qui si elle n’est plus seule n’en demeure pas moins centrale, se fait tendrement envelopper jusque dans ses dissonances par le saxophone ténor de Sylvain Guérineau, les saxophones ténor et  baryton de Jean-Luc Petit ou les percussions de Didier Lasserre. Les 10 pièces, toutes jouées en duo, qui figurent sur ce deuxième disque font surgir de bien contrastés univers. Ses trois compagnons offrent à Benjamin Duboc un miroir aux propres étendues parcourues par les cordes insatiables de sa contrebasse. Avec l’improvisation comme ligne d’horizon sont foulées les pistes accidentées du free jazz (en particulier quand Duboc converse avec Guérineau) et les surfaces planes et légèrement ondoyantes découvertes sous l’impulsion patiente de la cymbale et du tambour de Lasserre. Cette pièce centrale, ces dix poings libres et resserrés offrent les plus beaux moments de Primare Cantus (Après la neige avec Petit et Après la sève avec Lasserre, pour n’en citer que deux,  sont magnifiques).

Le disque qui clôt cette trilogie continue de mener le même travail attentif et passionné de révélation de l’intime matière sonore. Ici, trois titres. Une longue pièce en duo avec Pascal Battus et ses micros de guitare (Un Nu, intense, orageuse), une autre, tout aussi longue, en trio (Garabagne, extraordinaire montée en puissance et autre moment de grâce du coffret ! – sur laquelle Duboc est accompagné de la pianiste Sophie Agnel et du trompettiste Christian Pruvost) et enchâssé entre les deux un court « field recording ». A savoir l’enregistrement brut de feuilles agitées par le vent, qui prend tout sens et relief ici. Car chez Duboc, le son de la contrebasse se mêle à celui de son propre souffle, les instruments se révèlent autant par les notes jouées que par l’air vibré. Chez Duboc, la musicalité se niche partout, et les musiciens et leurs instruments ne sont que des médiums de cette musique. Cette courte pièce, Chêne, nous rappelle à la dimension quasi chamanique de la musique jouée lors des trois disques.

Le disque refermé, la musique est toujours là.

À venir : focus sur Daunik Lazro

OOOVendredi 21 septembre 2011:

FOCUS SUR LE SAXOPHONISTE  DAUNIK LAZRO

Ce début d’automne vit fleurir deux disques du trop rare Daunik Lazro. Tout d’abord, sur le label Ayler records, un opus en solo : « Some other zongs », qui est la suite d’un autre disque solo qui paraissait en 2000 sur le label Emouvance : « Zong Book ». Le charme est intact et les paysages arpentés par Daunik semblent toujours aussi vierges que singuliers, même quand il reprend les grandes figures que sont Albert Ayler ou Joe McPhee.

Le second disque qui nous est offert est la première référence du tout jeune label Dark Tree : « Pourtant es cimes des arbres ». On y retrouve le saxophone baryton de Daunik Lazro en compagnie de la contrebasse de Benjamin Duboc et de la batterie de Didier Lasserre. Des trois aventuriers on n’en attendait pas moins : ce disque est précieux !

Abdelhaï Bennani / Benjamin Duboc / Didier Lasserre – In Side

d_inSideAbdelhaï Bennani / Benjamin Duboc / Didier Lasserre
In Side
Ayler Records, 2009
Par Pierre Lemarchand

Il ne faut pas nous laisser effrayer par cette musique car elle est la vie même, qui s’invente à chaque nouveau souffle, à chaque nouveau pas, à chaque battement de cœur.

Ce disque est le témoignage d’un concert que trois hommes donnèrent aux 7 Lézards à Paris le 8 février 2007, et les cinq morceaux consignés ici sont autant d’improvisations collectives. Car c’est en live que l’art de Abdelhaï Bennani paraît le mieux s’épanouir. Au contact de l’autre (musiciens ou public) les compositions surgissent, s’altèrent et cheminent, ambassadrices de cet amour de l’improvisation et de la culture de l’oralité dont se réclame le saxophoniste marocain .

La musique que nous offre Abdelhaï Bennani depuis tant d’années est une musique en marche, en mouvement. En témoignent les titres « Take the train » et « Ballad on Mars »… Une musique insaisissable aussi, car aqueuse, toute de sinuosités et d’écoulements («A la dérive », « Sous l’eau, la vie d’autrefois ») : la contrebasse de Benjamin Duboc est le ressac, la batterie de Didier Lasserre le clapotis sur les rochers, le saxophone de Abdelhaï Bennani toute la vie immergée.

La liberté et la douceur, toutes de précaution et d’attention mutuelle mêlées, sont ici maîtresses. Eclate la singularité du son de Abdelhaï Bennani, ce « ruissellement quasi mutique du saxophone », tel que le caractérise Cécile Even, dans les poétiques notes de pochette qu’elle signe, important pendant textuel à cette méditation sonore.
Abdelhaï Bennani / Benjamin Duboc / Didier Lasserre: In Side (Ayler Records /Orkhestra)

Enregistrement : 2007. Edition : 2009.

CD : 01/ A la dérive 02/ Take the train 03/ Ballad on Mars (La déclaration d’amour) 04/ Sous l’eau, la vie d’autrefois 05/ Prayer One