Focus sur le disque « Quartet Alta » (Label Rives 2014)

                                                         Gaël Mevel

 

« La musique est très libre, mais pas free : nul expressionnisme ici. Une poignée de notes est lancée, comme autant de cailloux dans l’eau, et l’on contemple les cercles et le clapotis qui viennent brouiller la surface du silence. Car ainsi sont les thèmes que compose Gaël Mevel : peu de notes, peu de consignes, et les musiciens, comme l’eau, transportent, amplifient, troublent. Leurs trajectoires se croisent, comme deux vagues qui retombent en une légère écume, et la musique, née du silence, y retourne volontiers. » Laurent Poiget, Citizen Jazz
Avant l’évocation du disque Quartet Alta de Gaël Mevel, Michael Attias, John Hebert et Thierry Waziniak, l’émission se consacrait à quelques projets du contrebassiste Jean-Jacques Avenel et du multi-instrumentiste Gaël Mevel.

 

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La playlist

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3ème émission de juin 2014 (du 16 au 22 juin 2014)

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Focus sur le disque QUARTET ALTA de Gaël MEVEL – MICHAEL ATTIAS – JOHN HEBERT – THIERRY WAZINIAK (Label Rives 2014)

« La musique est très libre, mais pas free : nul expressionnisme ici. Une poignée de notes est lancée, comme autant de cailloux dans l’eau, et l’on contemple les cercles et le clapotis qui viennent brouiller la surface du silence. Car ainsi sont les thèmes que compose Gaël Mevel : peu de notes, peu de consignes, et les musiciens, comme l’eau, transportent, amplifient, troublent. Leurs trajectoires se croisent, comme deux vagues qui retombent en une légère écume, et la musique, née du silence, y retourne volontiers. » (Laurent Poiget, Citizen Jazz)

L’émission, avant d’évoquer ce disque, s’attacha aux figures du contrebassiste Jean-Jacques Avenel et du multi-instrumentiste Gaël Mevel.

 

BENOÎT DELBECQ and FRED HERSCH DOUBLE TRIO. FUN HOUSE (Songlines 2013)

Lonely Woman – 3’10 »

MAL WALDRON. ONE MORE TIME (Sketch 2002)

The Seaguls Of Kristiansung – 7’40 »

STEVE LACY QUARTET. ONE FELL SWOOP (Silheart 1986)

Ode To Lady Day – 7’30 »

MICHEL EDELIN QUARTET. RESURGENCE (Rogue Art 2013)

Danse Avec l’Ours – 4’45 »

GAËL MEVEL QUINTET. IMAGES ET PESONNAGES (Leo records 2010)

Cette nuit, là – extrait – 6’00 »

GAËL MEVEL. LA LUCARNE INCERTAINE (AA 1996)

Le Mauve Vous Va Si Bien – 3’55 »

QUARTET ALTA. QUARTET ALTA (Label Rives 2014)

Deuxième Feuillade – 5’25 »

QUARTET ALTA. QUARTET ALTA (Label Rives 2014)

Réincarnation de plancton – 3’20 »

 

Playlist de la 2ème émission de septembre 2013

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Histoire et actualité du jazz + focus sur le livre MY FAVORITE THINGS de FRANCK MEDIONI (Editions Alter Ego 2013)

Ils sont 80 écrivains, romanciers, poètes, auteurs de polar, essayistes, philosophes, hommes, femmes, toutes générations et genres confondus. Chacun d’entre eux a choisi un album de jazz qui l’a marqué et a écrit un texte libre dessus. A la manière d’un bigband, ce livre collectif inédit, à la fois singulier et pluriel, réunit 80 auteurs qui, en toute liberté, expriment leur amour du jazz.

THELONIOUS MONK. Misterioso (Riverside 1958)

Nutty – 5’20’’

MAL WALDRON. Mal / 2 (Prestige 1957)

Don’t Explain – 7’00’’

JOHN COLTRANE – ARCHIE SHEPP. New Thing At Newport (Impulse 1965)

Scag – 3’15’’

ERIC DOLPHY. Out To Lunch (Blue Note 1964)

Something Sweet, Something Tender – 6’00’’

JOHN COLTRANE. My Favorite Things (Atlantic 1961)

My Favorite Things – 13’45’’

ALBERT AYLER. Live In Greenwich Village (Impulse 1967)

Our Prayer – 4’45’’

DUKE ELLINGTON. Money Jungle (United Artists 1962)

Wig Wise –  3’10’’

Playlist du 12 avril 2013

LES 4 ÉLÉMENTS – FIRE

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JOE HENDERSON feat. ALICE COLTRANE. THE ELEMENTS (Milestone 1973)

Fire – 11’00’’

ARCHIE SHEPP. FIRE MUSIC (Impulse! 1965)

Malcolm, Semper Malcolm – 5’00’’

STEVE SWELL’S FIRE INTO MUSIC.

SWIMMING IN A GALAXY OF GOODNESS AND SORROW (Rogue Art 2007)

Planet Hopping On A Thursday Afternoon – 8’40’’

JOËLLE LEANDRE & INDIA COOKE. FIREDANCE (Red Toucan 2005)

Firedance 1 – 4’05’’

MAL WALDRON with ERIC DOLPHY and BOOKER ERVIN.

THE QUEST (Prestige 1961)

Fire Waltz – 7’55’’

CHARLES MINGUS. OH YEAH (Atlantic 1962)

Oh Lord Don’t Let Them Drop That Atomic Bomb On Me – 5’40’’

JOSEPH TAWADROS. THE HOUR OF SEPARATION (Enja 2010)

Phoenix – 4’10’’

ABDULLAH IBRAHIM & JOHNNY DYANI.

Lakutshonilanga (When The Sun Sets) – 3’35’’

Mal Waldron trio « Bloods and Guts »

Mal Waldron trio

Blood And Guts

Futura 1970 (réédition 2012)


waldron

L’amitié qui lia le pianiste américain Mal Waldron et le producteur français Gérard Terronès dès 1965, année de l’installation du musicien en terre européenne, permit à quatre disques de voir le jour. La seule année 1970 en fit naître deux, témoignages de concerts donnés par Waldron au Centre Culturel Américain à Paris, et parus sur le label d’alors de Terronès, Futura. Le 19 novembre 1970 était enregistré le disque de piano solo The Opening. Quelques mois plus tôt, le 12 mai, Mal Waldron se produisait au sein d’un trio, aux côtés des musiciens français Patrice Caratini (contrebasse) et Guy Hayat (batterie). Si l’un demeure désespérément rare, l’autre, Blood And Guts, est réédité par les disques Futura et Marge.

Blood And Guts, ce sont quatre titres, excédant chacun dix minutes : trois compositions de Mal Waldron (Blood And Guts, Down At The Gill’s et La Petite Africaine) et une reprise du standard My Funny Valentine. Quatre longues interprétations hypnotiques qui font resurgir ces mots d’Alain Tercinet au sujet du pianiste : « Une grande économie de moyens, aussi bien dans son jeu que dans son écriture, et une gestion « virtuose » de la réitération lorsqu’il improvise, ce qui n’est pas sans engendrer une espèce de fascination. »

Ce disque semble en effet proposer l’essence de la musique de Waldron, et la configuration en trio, que le pianiste affectionnait par-dessus toute autre, lui permet en un seul geste de se poster tantôt en rythmicien, tantôt en mélodiste.

Tout l’art de Waldron est là : la fausse simplicité de ses mélodies et l’attention au silence, héritées de Thelonious Monk, ainsi que la danse-transe d’accords inlassablement répétés.

Le disque s’ouvre avec le titre Blood And Guts, au rythme très enlevé. Mal tourne autour de la mélodie, la cerne en une course de plus en plus rapide, la travaille jusqu’à la mettre à nu, pour soudain se taire, littéralement s’évanouir. Après un très beau solo de contrebasse, Mal réveille son piano, le remet debout, titube et trébuche avec lui puis, soutenu par la batterie, retrouve lentement force et boussole. Dans ce corps à corps du pianiste avec son instrument, Patrice Caratini et Guy Hayat sont toujours justes, précis, ne sombrant  jamais dans une virtuosité vaine mais faisant plutôt résonner en leurs instruments la voix singulière de Waldron, en reprenant à leur compte des éléments de son discours.

Blood And Guts est un disque de joie : la joie de jouer ensemble, la joie de faire émerger d’un bloc de rythme la source pure et fragile d’une mélodie, la joie d’arpenter les touches du piano comme on dévale un torrent, la joie de tout envoyer valser enfin.

Cette réédition est un événement et nous rappelle que Mal Waldron nous manque terriblement.

Playlist du 14 septembre 2012

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MASSIMO DE MATTIA « BLACK NOVEL » (Rudi records 2012)

Hieronymus – 2011 – 6’45’’

DANIEL SCHLÄPPI & MARC COPLAND « ESSENTIALS » (Catwalk 2012)

Essentials 3 – 2010 – 3’25’’

DANIEL SCHLÄPPI & MARC COPLAND « ESSENTIALS » (Catwalk 2012)

Things ain’t what they used to be – 2010 – 5’55’’

DUKE ELLINGTON “MONEY JUNGLE” (United Artists 1963)

Fleurette Africaine (African Flower) – 1962 – 3’30’’

MAL WALDRON TRIO “BLOOD AND GUTS” (Futura 1970)

La Petite Africaine – 1970 – 10’55’’

MAL WALDRON TRIO “BLOOD AND GUTS” (Futura 1970)

Down At Gill’s – 1970 – 10’45’’

JOHNNY DYANI & MAL WALDRON “SOME JIVE ASS BOER” (Jazz Unité 2001)

Safari – 1981 – 6’05’’


Mal Waldron, le grand courant de l’inspiration

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Vendredi 14 septembre 2012

Histoire et actualité du jazz + focus sur le disque BLOOD AND GUTS de MAL WALDRON

Enregistré au Centre culturel américain (Paris) le 12 mai 1970 et paru la même année sur le label Futura, ce disque présentait le pianiste américain Mal Waldron en trio, accompagné de Patrice Caratini (contrebasse) et Guy Hayat (drums). Ici, les trois compositions de Mal Waldron et la reprise de My Funny Valentine développent l’art incomparable du pianiste, une main dans le free, une main dans l’héritage bop, mais les deux traversées par le grand courant de l’inspiration.

Ce disque est aujourd’hui réédité par les disques Futura et Marge.

Playlist du 18 mai 2012

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GORDON LEE QUARTET. LAND WHALES IN NEW YORK (Tutu 1982)

Jumpin’ Gemini – 5’35’’

JIM PEPPER. COMIN’ AND GOIN’ (Europa records 1983)

Lakota Song – 4’15’’

JIM PEPPER / MAL WALDRON. ART OF THE DUO (Tutu 1988)

Ruby, my dear – 6’45’’

JIM PEPPER / CLAUDINE FRANCOIS TRIO. CAMARGUE (Pan Music 1989)

Drakumba – 6’45’’

CLAUDINE FRANCOIS SEXTET. HEALING FORCE (Pan Music 1992)

Seven for Yao – 9’55’’

CLAUDINE FRANCOIS & METIS QUINTET. AMAZON (Autoproduction 2002)

Song for Don (5’45’’)

CLAUDINE FRANCOIS QUARTET. LONELY WOMAN (Marge 2003)

Flying Eagle (8’15’’)

Johhny Dyani & Mal Waldron « Live at Jazz Unité »

Johnny DYANI / Mal WALDRON duo

Live at Jazz Unité – Some Jive Ass Boer

Jazz Unité, 1981

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Le 16 avril 1981, dans le club alors tenu par le producteur Gérard Terronès et sis près de la Défense à Paris, jouèrent ensemble Johnny Dyani et Mal Waldron.

Soient deux grands musiciens porteurs d’un morceau de l’histoire de ce jazz frondeur et rebelle que l’on n’entendait plus beaucoup à cette époque là, plutôt encline à tendre l’oreille vers les bégaiements insipides du revival bop.

Soient deux hommes exilés ayant trouvé en l’Europe cette Terre des possibles, une terre où leur musique, le jazz, pouvait sans renier ses racines africaines-américaines devenir un langage universel.

D’un côté, Malcolm Earl Waldron, pianiste, qu’on rencontra aux côtés de Eric Dolphy et de Charles Mingus, compagnon des crépuscules de Billie Holiday et de Steve Lacy dès l’aurore, qui semblait savoir tout jouer mais jamais rien mieux que ses notes hypnotiques,  jusqu’à l’infini répétées. Waldron qui s’installera en Europe (en Allemagne d’abord, en Belgique ensuite) pour fuir une Amérique qui résonnait trop avec son désordre intime.

De l’autre, Johnny Mbizo Dyani, contrebassiste, compagnon de Chris McGregor, Don Cherry ou encore David Murray, qui avait fui le régime de l’Apartheid de son pays natal pour finir par s’installer en Scandinavie. Dyani, le contrebassiste au son épais qui savait aussi voler, le gardien d’un rythme implacable et solaire.

Tous deux ce jour là tracent de nouvelles voies en vieille terre blues, créent une nouvelle cartographie de l’improvisation, où le piano est percussion, la contrebasse chant profond.

Bien sûr l’Afrique tient une place de choix et, si boussole il y a, c’est bien là qu’elle prend repère : l’Afrique des grands espaces (la majesté tout en langueur de « Safari »), l’Afrique de l’Apartheid et des droits bafoués (« Blues for Mandela », ou la synthèse clairement faite des traditions musicales africaines et afro-américaines), l’Afrique de la pulsation et des rythmes (« Makulu – Kalahari »).

Mais bien au-delà de cette africanité partagée, et de cette conscience forcément politique de leurs racines communes, les deux hommes décident de tourner le dos à toute fusion attendue. Les territoires ne sont nulle part référencés et les lambeaux de stride, les poussières de gospel, les petits cailloux de boogie essaiment la piste de ce grand disque de jazz libéré.

Playlist du 4 novembre 2011

GRAND ANGLE SUR LE LABEL ENJA

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Coleman Hawkins “Supreme” (Enja, 1966 / 1995)

Ow ! (1’25’’)

Mal Waldron “Black Glory” (Enja, 1971)

Sieg Haile (extrait: 9’00’’)

Revolutionary Ensemble “Revolutionary Ensemble” (Enja, 1977)

Clear Spring (5’50’’)

Eric Dolphy “Stockholm Sessions” (Enja, 1961 / 1979)

Left Alone (5’20’’)

Abdullah Ibrahim “Banyana” (Enja, 1976)

Ishmael (6’10’’)

Chet Baker “Strollin’” (Enja, 1985 / 1986)

Sad Walk (10’20’’)

Kenny Barron “What If?” (Enja, 1986)

Phantoms (7’00’’)

Lee Konitz and Minsarah “Deep Lee” (Enja, 2007 / 2008)

Invention (3’00’’)