Playlist du 28 septembre 2012

HISTOIRE ET ACTUALITÉ DU JAZZ + FOCUS SUR « TRANS » DE JOËLLE LEANDRE ET SERGE TEYSSOT-GAY


TRANS

GARRISON FEWELL & ERIC HOFBAUER. THE LADY OF KHARTOUM

(Creative Nation Music 2007)

Prologue: Before the Dream – 2006 – 1’40’’

VINCENT COURTOIS. MEDIUMS (La Buissonne 2012)

Mounting – 2011 – 4’15’’

JEFF PARKER TRIO. BRIGHT LIGHT IN WINTER (Delmark 2012)

Mainz – 2011 – 6’35’’

LOREN CONNORS & JIM O’ROURKE. ARE YOU GOING TO STOP… IN BERN? (Hatology 1998)

Now Who Are These Guys? – 1997 – 5’20’’

COOPER-MOORE. THE CEDAR BOX RECORDINGS (Aum Fidelity 2009)

Where Do Old Friends Go? – 2004 – 4’25’’

BILLY BANG. VIETNAM THE AFTERMATH (Justin Time 2001)

Moments For The KIAMIA – 2001 – 6’35’’

JESSICA PAVONE. ARMY OF STRANGERS (Porter Records 2011)

April Is Over – 2010 – 4’00’’

JOËLLE LEANDRE & SERGE TEYSSOT-GAY. TRANS (Intervalle Triton 2012)

1 – 2012 – 7’25’’

JOËLLE LEANDRE & SERGE TEYSSOT-GAY. TRANS (Intervalle Triton 2012)

4 – 2012 – 7’40’’

Guillaume Roy / Vincent Courtois / Claude Tchamitchian – Amarco

d_amarcoGuillaume Roy / Vincent Courtois / Claude Tchamitchian
Amarco
Emouvance, 2011

Les disques Emouvance sont rares (un ou deux maximum paraissent chaque année) et sont reçus comme autant de bulletins de (bonne) santé de la musique créative d’aujourd’hui. Toujours, ils s’incarnent en de beaux objets au graphisme rêveur et aux textes poétiques éclairants. Souvent, ils s’articulent autour de la personnalité et la musique du contrebassiste Claude Tchamitchian, comme c’est le cas pour ce disque, dernier né du label, Amarco.

Amarco, cela pourrait être la fusion des termes latins amare et arco ; l’amour du jeu à l’archet, alors, peut-être. Amarcord n’est pas loin, du titre du film de Fellini qui empruntait au dialecte romagnol pour nous dire « je me souviens ». Des cordes frottées, donc, au service d’une musique non exempte d’une certaine nostalgie ? Oui, assurément, mais pas seulement.

Amarco, ce sont trois hommes et leurs instruments à cordes graves : Guillaume Roy à l’alto, Vincent Courtois au violoncelle et Claude Tchamitchian à la contrebasse. Depuis 2006, ces musiciens jouent ensemble et c’est la première fois que leur musique est enregistrée. Elle gardera cependant sa caractéristique première : fille de l’instant, elle sera totalement improvisée. Claude Tchamitchian de nous le confirmer : « Le choix du « total acoustique » et du « total improvisé » est vraiment voulu. La dimension magique de la formation en trio, la somme de nos expériences, l’envie d’inventer in situ des textures, des chants et/ou des architectures font de nous les éléments d’un orchestre constamment aléatoire, avec jubilation et sans tabous. »

L’écoute des trois premiers morceaux nous offre d’emblée deux certitudes : les climats créés par le trio seront sans cesse changeants et c’est un grand disque que nous avons là entre les mains. Les palais oubliés, tout d’abord, avec majesté et lenteur, gagne en intensité au fur et à mesure que les cordes seront pincées ou frottées avec plus d’assurance, de profondeur. Puis Amarco, où la mélodie s’affirme à travers les larges coups d’archet comme un lourd soleil percerait l’horizon. Champ contre champ, enfin, où alto et violoncelle tissent une toile ténue entre les attaques véloces des cordes pincées de la contrebasse. Ce n’est qu’un début, les huit morceaux à suivre sont autant de moments de grâce, captés par l’ingénieur du son Gérard de Haro, quatrième homme dans l’ombre et artisan fondamental du son du trio.

Et n’oublions pas : à l’intérieur du disque nous est offerte à nouveau (comme pour la précédente référence du label, Another Childhood de Claude Tchamitchian) la poésie symboliste d’Alain Bouvier. La musique du trio y est évoquée en un remarquable texte « Dans la gueule du loup ou le dernier homme », dont voici finalement quelques phrases : « (…) Elle allume des incendies, elle bâtit des refuges. Elle rêve tout haut de ses utopies d’une poésie aussi lumineuse et sidérante qu’une longue longue étendue de neige sans nulle trace de pas. Elle est une robe de mendiante en chiffons de couleur. Elle est un courant d’air pur qui nous offre asile. Elle est plaisir. Elle se jette dans la gueule du loup parce qu’elle va toujours là où ça se passe. (…) »

Allez l’y rejoindre, nul doute qu’elle s’y jette encore.

Amarco: l’amour de l’archet

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Vendredi 25 mars 2011:

FOCUS SUR LE TRIO AMARCO

« Le choix du « total acoustique » et du « total improvisé » est vraiment voulu. La dimension magique de la formation en trio, la somme de nos expériences, l’envie d’inventer in situ des textures, des chants et/ou des architectures font de nous les éléments d’un orchestre constamment aléatoire, avec jubilation et sans tabous. » nous livre Claude Tchamitchian quant à Amarco, trio au sein duquel il officie. Amarco, c’est donc Claude Tchamitchian à la contrebasse, Vincent Courtois au violoncelle et Guillaume Roy à l’alto. Dans Amarco, il y a « amour » et « arco », autrement dit un attachement aux cordes frottées par l’archet qui donne ce son absolument envoutant aux compositions / improvisations du trio qui sort aujourd’hui un grand  disque sur le label Emouvance.

Au fil de l’imprévu

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Vendredi 11 février 2011:

FOCUS SUR LE DISQUE « L’IMPREVU » DU VIOLONCELLISTE VINCENT COURTOIS

« Vincent Courtois, violoncelliste et compositeur polymorphe est devenu, en bientôt vingt-cinq ans de carrière, un des artistes incontournables de la scène musicale actuelle. Dans ce nouvel opus L’imprévu, il nous propose un voyage sensuel et sensible sur les chemins d’intimes envies devenant les nôtres. L’âme du violoncelle de Vincent Courtois, magnifiquement restituée par Gérard de Haro, nous invite, dès les premières secondes, à le suivre vers cette nouvelle destination inconnue, bordée d’espoir, au fil de l’imprévu. Les auditeurs fidèles connaissant entre autres les talents d’improvisateur de Vincent, découvriront ici un album où l’écriture tient une très grande place. » Phillipe Ghielmetti, Label La Buissonne.