Playlist du 23 mars 2012

HISTOIRE ET ACTUALITE DU JAZZ + FOCUS SUR LE PERCUSSIONNISTE ALLEMAND KLAUS KUGEL

NUNTIUM

YUSEF LATEEF. Roots Run Deep (Rogue Art 2012)

Roots Run Deep I (4’45’’)

YUSEF LATEEF. Roots Run Deep (Rogue Art 2012)

Motherless Child (5’30’’)

ODETTA. Odetta At Carnegie Hall (Vanguard 1960)

Sometimes I Feel Like A Motherless Child (3’20’’)

RAYMOND BONI. Welcome (Emouvance 2012)

Black Is The Colour Of My True Love’s Hair (3’20’’)

NINA SIMONE. Wild Is The Wind (Philips 1966)

Black Is The Colour Of My True Love’s Hair (3’25’’)

ANDY SHEPPARD. Trio Libero (ECM 2012)

Libertino (3’40’’)

ROBERT KUSIOLEK . Nuntium (Multikulti Project 2010)

Chapter 1 (6’00’’)

SYNTOPIA QUARTET. Mars (Nemu Records 2005)

Chryse Planitia (4’30’’)

UNDIVIDED. Moves Between Clouds – Live In Warsaw (Multikulti Project 2011)

Moves Between Clouds (14’30’’)

Klaus Kugel et ses actives percussions

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Vendredi 23 mars 2012: HISTOIRE(S) ET ACTUALITE DU JAZZ

+ FOCUS SUR LE BATTEUR ALLEMAND KLAUS KUGEL

Batteur très actif de la scène du jazz européen, jouant aussi parfois outre atlantique, Klaus Kugel nous a offert sur le label Multikulti, cette dernière année, deux albums exceptionnels. In Between Clouds, tout d’abord, signé par le quintet Undivided (avec Bobby Few au piano, Perry Robinson à la clarinette…), est un grand disque de free jazz méditatif. Nuntium, aussi, paru sous le nom de l’accordéoniste Robert Kusiolek, propose une musique improvisée fascinante. Ces deux disques, ainsi que d’autres plus anciens rythmés par les percussions de Klaus Kugel, seront au programme…

Undivided – « Moves between clouds »

Undivided

Moves between clouds – Live in Warsaw

Multikulti Project, 2011

undivided

De ce quintet qui fait corps, évoquons tout d’abord les membres. Aux côtés du jeune leader,  le clarinettiste polonais Waclaw Zimpel, on trouvera son compatriote Mark Tokar à la contrebasse et l’allemand Klaus Kugel à la batterie. Avec eux, deux  vétérans américains du plus fier des free jazz : le pianiste Bobby Few (ancien compagnon de Steve Lacy et Albert Ayler) et le souffleur Perry Robinson (que l’on entendit aux côtés de Archie Shepp, Henry Grimes ou encore Rachied Ali).

Dès les premières mesures et leurs lentes précipitations de notes, on sait que l’on nous offre ici un disque d’importance. Les cinq hommes délivrent une musique resserrée et intense telle une flamme vivace qui percerait la nuit. Petite armée obstinée, elle avance sûrement et la première excursion solitaire, celle du piano de Bobby Few, propose alors les premiers moments d’exception. Ses amples vagues emporteront tout sur leur passage. Telles celles d’un Cecil Taylor, les notes de Bobby Few percutent l’auditeur pour ensuite l’assaillir avec douceur, tendresse presque, vertige toujours.

Alors, le disque, recueil de trois longs morceaux livrés par le 5tet lors d’un concert à Varsovie, fera montre d’une intensité jamais relâchée. Le cœur du disque, sa plus belle pulsation, est assurément le second titre, « Moves between clouds ». Après ce moment d’une grâce étonnante (fausse légèreté, vraie solennité), on ne pourra que regretter les égarements d’un troisième morceau qui aura tendance à se perdre parfois dans des divagations verbeuses. Mais faisons fi de ce bémol prononcé de fine bouche, et revenons au cœur. Les entrelacs hésitants des souffles de Perry Robinson et Waclaw Zimpel ne se feront pas de sitôt oublier, et les paysages traversés dans leur sillage ne demanderont qu’une chose : être arpentés encore, par leurs marges, en de sinueux détours que seuls ces cinq là semblent pouvoir emprunter.

Perry Robinson – clarinette
Waclaw Zimpel – clarinette, clarinette basse, tarogato
Bobby Few – piano
Mark Tokar – contrebasse
Klaus Kugel – batterie