Sam Rivers / Dave Holland / Barry Altschul « Reunion: Live In New York »

Sam Rivers / Dave Holland / Barry Altschul

Reunion: Live In New York

Pi Recordings 2012

Sam Rivers Reunion

Parce que dans les années 60, il sut décoiffer le hard bop manufacturé « Blue Note » à grands coups de souffles amples. Parce que dans les années 70, il fut l’une des figures du jazz libre des Loft new yorkais, tête chercheuse et pensante du Studio Rivbea. Parce que les années 80 se teintèrent des grands aplats ivres de ses big bands. Parce que les années 90 furent les mères d’une poignée d’album en rang serré, et aux écritures intimes, avec notamment le pianiste Tony Hymas. Parce que dans les années 2000, Sam Rivers était resté le même homme et le même musicien. Parce que ce disque est l’un des derniers témoignages enregistrés de l’artiste.
Parce que, surtout, il est le document des retrouvailles du plus régulier et plus fameux trio de Sam Rivers dans les années 70 (1972 – 1978) qui le lia à Dave Holland et Barry Altschul, et qui fut le laboratoire dans lequel il s’adonna à ses recherches sur la « forme libre ».

Tout devrait concourir à nous laisser prendre doucement par la nostalgie.
Mais de nostalgie, de regards vers le passé, de chemins déjà empruntés, il n’en sera rien, tant Rivers et ses compagnons semblent tout balayer, obstinément, d’un revers de la main.

Les trois hommes n’avaient pas joué ensemble depuis 25 ans lorsqu’ils se produisirent le 25 mai 2007 au Miller Theatre, Université de Columbia. Alors, ce soir-là, les hommes reprirent les choses laissées telles un quart de siècle auparavant, et ne se fixèrent comme cap que l’improvisation, comme consigne qu’une page blanche. « Aucune idée préconçue, aucune mélodie ou schéma harmonique préconçus » comme mot d’ordre.

Ce sont l’instant et l’interaction qui dictent les routes à prendre. Alors, les deux disques de présenter les forces et faiblesses d’une telle démarche. Le miracle opère le plus souvent (le disque 2, plus resserré, plus « urgent »), l’ennui nous saisit parfois (le disque 1 n’est pas exempt de quelques –rares- longueurs).

Mais au final, ces deux longs fleuves demeurent d’une force et d’une poésie, d’un humour, aussi – enthousiasmants.

Sam Rivers : tenor & soprano saxophones, flute, piano

Dave Holland: bass

Barry Altschul: drums

Playlist du 9 mars 2012

HOMMAGE A SAM RIVERS

(1923 – 2011)

FUSCHIA SWING SONG

SAM RIVERS. FUSHIA SWSING SONG (Blue Note 1964)

Beatrice (6’10’’) – 1964

Sam Rivers: tenor sax; Jaki Byard: piano; Ron Carter: bass; Tony Williams: drums

SAM RIVERS. CONTOURS (Blue Note 1965)

Euterpe (11’40’’) – 1965

Sam Rivers: flute; Freddie Hubbard: trumpet; Herbie Hancock: piano; Ron Carter: bass; Joe Chambers: drums

SAM RIVERS. HUES (Impulse! 1973)

Rose (5’10’’) – 1971

Sam Rivers: piano; Cecil McBee: bass; Norman Connors: drums

DAVID HOLLAND QUARTET. CONFERENCE OF THE BIRDS (ECM 1973)

Conference Of The Birds (4’30’’) – 1972

David Holland: bass; Sam Rivers: flute; Anthony Braxton: soprano saxophone; Barry Altschul: percussion, marimba

SAM RIVERS. WAVES (Tomato 1978)

Flux (6’00’’) – 1978

Sam Rivers: piano; Dave Holland: bass; Joe Daley: tuba, baritone horn; Thurman Baker: percussion

SAM RIVERS. CONTRASTS (ECM 1979)

Verve (7’10’’) – 1979

Sam Rivers: flute; George Lewis: trombone; Dave Holland: bass; Thurman Barker: drums

STEVE BERNSTEIN with the SAM RIVERS TRIO. DIASPORA BLUES (Tzadik 2002)

Aveenu Malkenu (5’50’’) – 2002

Steve Bernstein: trumpet; Sam Rivers: sax tenor; Doug Mathews: bass clarinet; Anthony Cole: sax tenor