Giannni Lenoci « Bucket of Blood »

Gianni Lenoci Hocus Pocus 3 with Steve Potts

Bucket of Blood

Silta Records 2011

BUCKETBLOOD

Bucket of Blood, du trio « Hocus pocus 3 » emmené par le pianiste italien Gianni Lenoci, invite le saxophoniste américain mais résidant en France depuis 40 ans Steve Potts à les rejoindre. L’invitation se présente en hommage. Le rare saxophoniste signe 3 compositions, l’une des trois signées par Lenoci lui est dédiée et le septième titre de ce disque est une reprise d’une composition de Steve Lacy, saxophoniste très lié à Potts, alter ego de ce dernier puisqu’au-delà de la pratique commune du saxophone soprano, les deux hommes partagèrent quelques 30 années de complicité artistique.

Ce disque apparaît justement comme une belle occasion d’entendre Potts libéré de la présence de Lacy, et porteur d’une voix autre, plus charnelle, moins austère que celle de son vieux complice.

Deux compositions de Gianni Lenoci, longues, amples, lentes, ouvrent Bucket of Blood et permettent de dresser l’inventaire : un trio télépathe, un saxophone qui fait le choix de la mélodie. Et les quatre musiciens de nous convaincre de leur talent, de l’unicité et de l’intensité de cette session qui révèle que, décidément, « la musique exprime (…) toute l’expérience humaine au moment précis où elle est jouée », comme le confiait John Coltrane. Processional, le second titre, à l’étrangeté trouvée dans les aigus du saxophone soprano de Potts comme dans les profondeurs du cadre même du piano de Lenoci, nous offre le grand moment du disque.

Les climats demeureront plutôt sombres, retenus, rouges et noirs, sang (Bucket of Blood take #1 et #2) et os (Bone), et la valse de Lenoci (Waltz for Steve Potts) ne sera guère plus enjouée que sa procession. L’apaisement, comme l’emballement, sont toujours porteurs ici de menace et de tension.

Tout comme Secret Garden, paru sur le même label Silta Records un an plus tôt, où Lenoci et deux autres de ses compatriotes italiens accueillaient une autre voix américaine d’importance (en l’occurrence le contrebassiste William Parker), Bucket of Blood affirme la singularité curieuse et perméable de Gianni Lenoci.

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